Préférez vous une vie avec de très haut et de très bas (beaucoup de bonheur, beaucoup de chagrin), ou une vie monotone ?
La question survient suite à une discussion entre des proches, disons personne A et personne B qui ont environ 30-35 ans.
Personne A, a d'apparence tout dans la vie: une trèèèès bonne situation financière (gros revenus et bon patrimoine), une très belle et grande maison, ne travaille que 20h par semaine et a donc plein de temps pour ses loisirs, s'acheter un piano sur un coup de tête et se mettre à la musique, partir 3-4 fois en vacances dans l'année (dernièrement la Martinique) etc.
Il a aussi une femme avec qui il a une relation très saine depuis des années, ils sont complices et très complémentaires. Le couple "parfait".
Il a des amis, une famille avec qui il s'entends bien et vivent proche de lui.
Et un boulot qui lui plait, stable, et comme dit plus haut: qui rapporte très bien et qui donne beaucoup de temps.
Mais ça c'est en apparence. Personne A, a vécu des trucs clairement pas cool. Durant son enfance, il a été victime de harcèlement, battu sur une grande période, a fait une tentative de suicide très jeune à cause de cela et s'en est suivi des années de dépression. Il a aussi eu une relation avec une personne toxique avant sa femme, qui le trompait, lui mentait, et a causé une seconde dépression.
Avec sa femme actuelle, celle avec qui il s'entends bien, ils ont eu un enfant. C'était le cliché de la famille parfaite, grand bonheur, enfant parfait etc. Mais cet enfant est décédé par la suite brutalement. Ce qui a causé une troisième grande dépression dans sa vie. Je précise que suite à cela, il a toujours sa femme et la relation saine est toujours d'actualité (ainsi que tout le reste mentionné plus haut).
Selon personne A, sa vie est aussi belle qu'elle n'est terrible.
Personne B, a une situation financière moins shiny: revenus légèrement de deçà du salaire median, venant d'une famille d'ouvriers donc pas de patrimoine. Ne part pas vraiment en vacances, et a des prêts à rembourser. Son boulot ne lui plait pas, c'est aliénant et stressant, son chef est un vrai connard et il n'a aucun avenir professionnel la où il est. Il vit dans un petit appartement en ville, un appartement un peu de monsieur tout le monde.
Il a eu une relation au lycée, mais depuis aucune. Il n'a donc pas d'enfant, et n'arrive pas à trouver quelqu'un. Il n'a pas confiance en lui, et ne trouver personne le conforte dans cette idée. Le temps passe, il s'inquiète de son avenir.
Selon personne B, sa vie est plate. Il ne lui est rien arrivé, et il a peur que rien ne lui arrive jamais. Il n'est pas malheureux, mais n'est pas heureux non plus, sa vie est monotone. S'il devait résumer sa vie en un mot, il dirait: "Bof".
Personne A et personne B ayant un peu bu, ils débattent de leur vie. Pour Personne A, c'est personne B qui devrait se réjouir, il n'a pas connu la douleur, il n'a pas à vivre avec une âme meurtri, avec des traumas et le deuil d'un enfant. Personne B n'a jamais connu le malheur, et ça c'est une chance.
Pour personne B, c'est personne A qui devrait se réjouir. Il a de la chance de venir d'une famille aisée, il a de la chance d'avoir trouvé la femme de sa vie, il a de la chance d'avoir un boulot qui paye en lui laissant tant de temps. Certes il a connu le malheur, mais il connait le bonheur. Lui au moins, il a une vie (dit-il).
Moi au milieu, je me suis donc posé cette question que je pose ici: Est-il mieux de connaitre le bonheur et la souffrance, des moment merveilleux et des moments horribles, ou ni l'un ni l'autre, ne pas être le plus heureux du monde, mais au moins ne pas avoir terriblement souffert ?